Tribunes mensuelles du groupe Génération·s dans le « Mag » d’Alfortville
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Juin 2025
Chères associations
Le débat public national est aujourd’hui confisqué par des thèmes anxiogènes : immigration, délinquance, prisons, OQTF… À force de marteler ad nauseam ces sujets, on en oublie ce qui fait véritablement société : l’école, l’hôpital, la justice, les associations. Ce sont eux les piliers de notre cohésion sociale, eux qui créent du lien, accompagnent, éduquent, prennent soin, réparent.
À Alfortville, nous pouvons être fiers d’un tissu associatif riche, actif et solidaire, reflet de notre diversité et de notre engagement citoyen. Sport, culture, entraide, jeunesse, environnement : nos associations font vivre la ville au quotidien. Malgré les baisses de subventions imposées par l’État, la Région et le Département, la Municipalité continue de les soutenir avec constance, consciente de leur rôle essentiel.
Face à la tentation du repli et de la peur, face à la loi du fort qu’on veut nous imposer, nous choisissons la solidarité et l’émancipation. C’est là que réside notre avenir commun. A tous les semeurs de division, à tous ceux qui veulent détruire les corps intermédiaires, socles de notre nation, nous répondons : « Ensemble, résistons ! »
Mai 2025
Pour un Revenu universel !
Le 19 avril dernier, le Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB) organisait ses états généraux à Alfortville, avec cette question centrale : comment repenser la redistribution des richesses ? Cette initiative, rassemblant experts, élus et citoyens, nous a rappelé que le Revenu Universel n’a pas fini de faire parler de lui, après la campagne présidentielle de Benoît Hamon en 2017.
Versé sans condition à chaque individu, le Revenu universel incarne une triple promesse pour le XXIème siècle : répondre à la crise sociale et à la pauvreté, anticiper les gigantesques mutations du travail qui menacent les emplois traditionnels et devancer l’impératif écologique qui nous oblige à changer de modèle économique.
Les critiques infondées sur son coût budgétaire méritent d’être dépassées par un modèle économiquement responsable. Oui, le revenu universel est finançable : par une fiscalité progressive, par une réforme des niches fiscales, par la taxation des produits financiers, etc.
Oui, le Revenu universel est réaliste : c’est parce que nous regardons le monde tel qu’il a évolué aujourd’hui que nous le proposons comme perspective d’une société juste et égalitaire.
Avril 2025
Démocrates jusqu’au bout !
Où que porte notre regard en balayant le monde, l’inquiétude est là : la Russie vit depuis des années sous le joug d’un régime dictatorial ; le Proche-Orient est à feu et à sang ; aux États-Unis, la démocratie vacille sous les coups de boutoir de Donald Trump ; la Turquie s’enfonce dans la répression. Partout l’extrême droite progresse et la démocratie ne semble plus être un modèle pour notre planète.
Et en France ? Pense-t-on à préserver ce trésor qu’est la liberté ? La Vème République est à bout de souffle, les gouvernements ne tiennent plus qu’à coup de 49.3, le Ministre de l’Intérieur entend nous débarrasser de l’État le droit. Mais que fait-on ? Rien. Une clique au pouvoir n’a pour objectif que de s’y maintenir, au risque de laisser advenir une période sombre pour notre pays.
Pourtant il n’est jamais trop tard. C’est notre devoir de citoyens que de lutter pour nos valeurs fondamentales : la démocratie, la liberté, la fraternité. Souvenons-nous qu’à la fin du XVIIIème siècle, la France était la seule république, entourée de monarchies. Quoi qu’il advienne autour de nous, résistons, soyons nous-mêmes : démocrates jusqu’au bout !
Mars 2025
La Fraternité vit toujours !
Nul autre pays que la France ne parle autant de l’immigration. Tous les jours dans tous les journaux, toutes les heures sur tous les plateaux télé, le débat public en est saturé. C’était par exemple le thème le plus abordé lors de la dernière élection présidentielle, quand les Français disaient attendre des propositions sur les retraites et la santé.
Ce faisant, le personnel médiatique et politique crée une polarité malsaine, une méfiance de fait vis-à-vis des étrangers qui ne font rien d’autre que vivre et travailler dans notre pays. Entendre un Premier ministre parler de « submersion migratoire », alors même que la France est très loin d’être le pays qui accueille le plus en Europe, est une faute morale impardonnable et la démonstration que la droite s’est radicalisée au point de rejoindre les thèses complotistes de l’extrême droite.
Dans ce contexte, nous devons garder le cap de nos valeurs, celui de la réalité des faits, celui de l’Humanisme. Gardons en tête que partout sur le territoire, et quand bien même elle n’a pas la faveur des médias, la Fraternité continue de vivre.
Étrangers, ne nous laissez pas seuls avec les fascistes !
Février 2025
Plus personne à la rue !
Ce slogan, Lionel Jospin en 2002, Nicolas Sarkozy en 2006 et Emmanuel Macron en 2017 l’ont chacun leur tour scandé. Sans succès : ce chiffre a plus que doublé en 10 ans ! 330.000 personnes n’ont pas de domicile fixe en France, dont plus de 40.000 enfants. Parmi ceux-ci 2000 enfants dorment dans la rue. Qui peut accepter cela ? Car la rue tue : plus de 735 personnes sans domicile y sont mortes en 2023.
Pourtant des solutions existent, qu’aucun gouvernement ne pousse assez en avant, que soit par méconnaissance ou manque d’intérêt pour des êtres humains qui n’en sont peut-être pas vraiment ? Pourquoi ne pas créer les places d’hébergement suffisantes pour sortir tout le monde de la rue ? A quand une politique du logement globale qui inclut la construction massive de logements sociaux et sur l’ensemble du territoire ?
A Alfortville, avec trente villes d’Île-de-France, nous venons d’organiser la Nuit de la Solidarité qui vise à recenser les sans-abri pour mieux appréhender leurs besoins. Puisse l’Etat, décideur en la matière, se servir des résultats de ce recensement pour apporter des solutions pérennes à celles et ceux qui dorment dehors.
Janvier 2025
Mayotte : l’État défaillant
En ce début d’année 2025, toutes nos pensées vont aux habitants de Mayotte, alors que les conséquences du passage dévastateur du cyclone Chido continuent de se faire sentir. Si la solidarité nationale s’est pleinement exprimée, que ce soit au travers des dons des citoyens ou de collectivités locales, force est de constater que l’aide d’urgence aura tardé à se déployer efficacement. Les retards dans l’acheminement des secours et des ressources vitales qu’ont connu les populations de l’île sont inacceptables.
Cette catastrophe met en lumière les carences criantes des infrastructures et services publics à Mayotte. En un mot : l’Etat y est défaillant. Depuis des décennies, les investissements nécessaires n’ont pas été réalisés : le PIB par habitant reste 4 fois inférieur à la moyenne nationale. Les inégalités persistent dans tous les domaines : santé, éducation, logement, assainissement.
Il est plus que temps que l’État prenne enfin la mesure des besoins de Mayotte et engage un véritable plan de développement d’envergure, pour ne pas dire gigantesque. L’égalité républicaine n’est pas qu’un slogan, mais doit être une réalité pour tous les citoyens français, où qu’ils vivent sur le territoire national.
Décembre 2024
Le Social au cœur de notre choix de société
Dans un contexte de creusement des inégalités et de précarité accrue, il est urgent de considérer le « social » comme une politique régalienne. Trop souvent reléguées au second plan, les Solidarités doivent être reconnues comme un pilier essentiel de notre République, au même titre que la sécurité ou la justice.
Protection de l’enfance, vieillissement, handicap, pauvreté : prendre soin des plus fragiles n’est pas une option, mais un impératif pour garantir la cohésion de notre société. Les politiques sociales ne doivent pas être perçues comme une charge, mais comme un investissement dans notre avenir commun pour créer les conditions d’une société plus juste et résiliente face aux crises.
Notre Constitution affirme que la France est une République sociale. Il est temps de donner tout son sens à cette affirmation en plaçant le social au cœur de l’action publique, avec les moyens nécessaires et dans une perspective de long terme. Une politique sociale ambitieuse est un gage de stabilité et d’indépendance face aux aléas économiques et géopolitiques.
Ensemble, faisons du social le cœur battant de la France pour bâtir une République fraternelle et solidaire.
Novembre 2024
Budget 2025 : l’État nuit à notre cohésion
Le projet de loi de finances 2025 est un véritable coup de massue, à la fois pour les plus vulnérables et pour le monde associatif. Sous couvert de « redressement des comptes publics », le gouvernement Barnier grignote nos acquis sociaux et s’attaque au tissu solidaire de notre pays.
Avec une coupe drastique de 25% du budget alloué à l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), c’est tout un pan de notre société qui est sacrifié sur l’autel de l’austérité. Dans ce secteur, le désarroi est immense.
L’ESS, c’est pourtant 165.000 entreprises en France, c’est 2,4 millions de salarié.e.s, c’est 14% du total des emplois privés. C’est ce secteur qu’Emmanuel Macron qualifiait il y a 2 ans de « particulièrement nécessaire pour la construction d’un monde plus juste, plus résilient, plus durable ».
Si l’on ajoute les dizaines de milliards d’économies sur la Sécurité sociale -que les malades et personne d’autre paieront ; les 5 milliards supprimés aux collectivités, pourtant premiers acteurs de la solidarité nationale ; un tissu associatif qui voient ses subventions restreintes de mois en mois…
Oui ce budget 2025 est très inquiétant. Et dangereux pour la cohésion de notre nation.
Octobre 2024
Forum des aidants
En France, plus de 9 millions de personnes soutiennent au quotidien un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. On les appelle des « aidants ». Avec la démographie qui est la nôtre, ce chiffre ne fera que croître. Souvent, ils souffrent d’isolement, d’épuisement et d’un manque de reconnaissance.
En décembre 2021, nous écrivions ici-même une tribune intitulée « Aidons nos aidants ! » dans laquelle nous appelions le Gouvernement à agir fortement. Trois ans plus tard, où en sommes-nous ? Nulle part ou presque. Les grandes causes nationales, décrétées à intervalles réguliers par les gouvernements successifs, ont ceci de particulier qu’elles sont abandonnées aussitôt que décrétées.
A Alfortville nous avons décidé d’agir, notamment en organisant sous la houlette du CCAS, toute la journée du 12 octobre 2024, le « Forum des Aidants » qui réunira à l’espace 148 des acteurs locaux et départementaux, publics et privés, pour vous informer sur les droits et aides possibles, vous orienter, partager les bonnes pratiques et créer du lien. Mais aussi prendre soin de vous, car vous le méritez.
Septembre 2024
Jeux paralympiques : l’inclusion, enfin ?
Après le succès des JO, celui des Jeux paralympiques ne fait aucun doute. L’admiration pour ces champions « différents » mais aux performances extraordinaires aura été au rendez-vous. Mais ce moment de communion dans le pays ne doit pas occulter la réalité de ce que vivent au quotidien les personnes en situation de handicap qui ne foulent pas les pistes d’athlétisme mais les trottoirs de nos villes.
De l’automobiliste valide qui squatte une place réservée au prétexte du célèbre « je vais juste à la boulangerie, j’en ai pour 2 minutes » jusqu’aux commerces parfois peu accessibles, en passant par le métro parisien où beaucoup reste à faire : la vie n’est pas toujours simple pour nos concitoyens dont la mobilité est réduite.
Si des efforts sont faits par certaines communes, nous sommes loin du compte pour atteindre des espaces publics inclusifs où tout le monde peut trouver sa place.
Nous ne sommes pas à la hauteur de la promesse des gouvernements successifs. Espérons que la belle fête des Jeux paralympiques permettra une évolution majeure en faveur des personnes en situation de handicap.
Juillet/août 2024
Pour un « droit aux vacances » universel
En ce début d’été, à l’heure des premiers départs, il est utile de rappeler que les vacances ne concernent pas tout le monde, loin s’en faut : durement acquis en 1936, le droit aux congés payés, et donc aux vacances, est en réalité de plus en plus malmené. Selon l’Observatoire des inégalités, 60% des Français ont déjà renoncé à partir en vacances d’été pour des raisons financières au cours des cinq dernières années. Pire : la moitié des Français ayant un enfant de moins de 18 ans ne peut plus se permettre de prendre des vacances. Cette année encore des millions d’enfants ne verront ni la mer, ni la montagne, ni notre patrimoine national. Pour eux, une exclusion de plus lorsque sonnera la rentrée scolaire en septembre.
À Alfortville, la Municipalité, en partenariat avec plusieurs associations de la ville organise « L’été c’est pour toute la famille » et c’est notre fierté : celle de considérer les enfants des familles les plus modestes et leur proposer des sorties à la mer et bien d’autres activités.
Mais à l’échelon national, il est du devoir du Législateur de cesser de considérer les vacances pour tous comme un « objectif », pour le transformer en un véritable « droit aux vacances pour tous ».
Juin 2024
Pour une Europe sociale
L’Union européenne a historiquement privilégié les aspects économiques, au détriment de la dimension sociale. Pourtant, construire une Europe sociale est impératif pour garantir l’équité et la solidarité entre les États. Les diverses crises économiques ou la pandémie de COVID-19 ont révélé les disparités en matière de protection sociale et de conditions de travail. Une Europe sociale signifierait une harmonisation des normes sociales, l’instauration d’un salaire minimum européen et le l’amélioration des droits des travailleurs. Elle permettrait de réduire les inégalités entre pays et lutter efficacement contre la pauvreté et l’exclusion.
Renforcer la dimension sociale de l’UE accroitrait la légitimité de l’Union et réduirait le scepticisme grandissant à son encontre. Les citoyens doivent sentir que l’UE ne se préoccupe pas seulement des marchés, mais aussi de leur bien-être et de leurs droits fondamentaux.
En somme, une Europe sociale est essentielle pour une Union plus juste, équitable et solidaire.
Il est de la responsabilité des États de s’y atteler, c’est là un axe essentiel pour la stabilité politique de notre Continent.
Mai 2024
Démocratie en danger
A l’instar de Nicolas Sarkozy et loin de sa promesse démocratique de 2017, la pratique du pouvoir d’Emmanuel Macron s’avère chaque jour un peu plus celle d’un « hyperprésident », décidant de tout, tout le temps, sur tout, faisant fi de ses Premiers ministres et gouvernements… et même du Parlement.
Quant à la démocratie sociale, on a vu en de multiples occasions le mépris du Président pour les syndicats et les corps intermédiaires : la réforme des retraites, adoptée sans vote et contre l’avis unanime de tous les syndicats et 90% des salariés, en est le symbole le plus effrayant.
Les multiples tentatives d’interdiction de manifestations ou d’expression des idées des opposants font froid dans le dos. Et que dire du recours répété à des dispositifs d’exception qui ont fini par être transposés dans le droit courant, ou de l’utilisation répétée du fameux 49.3 ?
Les derniers piliers qui nous préservent d’un pouvoir illibéral s’appellent « Conseil d’État », « Conseil constitutionnel » ou « juges administratifs ». Mais pour combien de temps encore ?
A l’image de tous nos voisins, balayons ce régime présidentiel en France. Vite, une 6ème République parlementaire !
Avril 2024
Alfortville Solidaire !
Ces dernières semaines, les membres du Gouvernement se sont donné le mot et rivalisent d’idées pour anéantir nos protections sociales : le Ministre de l’Économie annonce des dizaines de milliards en moins pour les budgets de l’État, pour les services publics, pour les collectivités ; la Présidente de l’Assemblée nationale claironne qu’il faut « réduire les dépenses sociales » ; le Ministre des Comptes publics parle de diminuer plus encore les droits au chômage ; le Ministre du Logement envisage lui de supprimer purement et simplement les APL (Aides personnalisées au logement) qui permettent pourtant à des millions de gens de se loger décemment. Ce n’est plus un gouvernement, c’est une armée antisociale.
Dans le même temps, à Alfortville, nous faisons le choix inverse, celui d’offrir plus de protections : pour nos aînés les plus fragiles, pour les plus démunis d’entre nous, pour celles et ceux que la Macronie voudrait effacer. Pour parler concrètement, au moment même où nous votons notre budget 2024 : depuis le début du mandat en 2020, nous avons augmenté la subvention de la Ville à son Centre communal d’action sociale de 25%.
Alfortville est une terre de solidarité et le restera !
Mars 2024
Logement : la grande régression
La loi « SRU », en obligeant 25% de logements sociaux dans les communes, est depuis un quart de siècle un pilier essentiel de la République et de la mixité sociale.
Fin janvier, en proposant d’incorporer à ce calcul une part des logements dits « intermédiaires », le gouvernement vient tout simplement de lui porter un coup fatal.
Alors que 2,6 millions de Français sont en attente d’un logement social et dans l’incapacité de prétendre aux logements intermédiaires, dont les loyers sont bien trop élevés pour eux, cette décision représente une régression historique et inquiétante : elle conforte tous les maires qui n’ont jamais rien fait pour respecter la loi SRU, en même temps qu’elle méprise ceux qui assument de construire du logement social, au bénéfice du plus grand nombre, comme Alfortville.
Ce choix s’inscrit dans la droite ligne de la politique antisociale des gouvernements Macron en matière de logement : depuis 2018, après plusieurs décisions très défavorables aux bailleurs sociaux, la construction de logements sociaux est tombée à 82 000 en 2023, plus mauvais chiffre depuis vingt ans.
Le logement est un fondamental de la cohésion sociale. Comme le reste, ce gouvernement le piétine.
Février 2024
Gouvernement : la grande déconnexion
Les Français vont devoir payer un peu plus cher pour se faire soigner, le gouvernement ayant unilatéralement décidé l’augmentation de la somme payée par chacun de nous lors de l’achat des boîtes de médicaments. Interrogé sur ce doublement de la franchise, le Président de la République a déclaré : « Franchement cela ne me choque pas, je n’ai pas le sentiment qu’on fait un crime terrible ».
Quel terrible décalage quand on sait que 37% des Français ont déjà renoncé à des soins pour des raisons financières ! Manifestement, ce gouvernement ne vit pas au sein du peuple mais très au-dessus, avec une frontière étanche.
À Alfortville, parce que nous savons à quel point l’accès aux soins est un sujet majeur, nous avons voté, il y a quelques semaines, un dispositif « santé-précarité » qui permet aux plus démunis la prise en charge par notre Centre Communal d’Action Sociale des consultations et médicaments pour celles et ceux qui ne bénéficient d’aucune couverture médicale.
C’est toute la différence entre un gouvernement de comptables qui se moquent bien des besoins de la population et une ville qui vit au plus près des besoins de tout le monde, y compris des plus fragiles.
Janvier 2024
2024, tous ensemble
L’année 2023 aura été celle du recul de l’âge de la retraite, malgré l’opposition de 90% des salariés de notre pays. Elle aura été celle du recul des droits des demandeurs d’emploi. Celle de la stigmatisation des bénéficiaires du RSA. Et plus récemment celle de la scandaleuse loi immigration, directement inspirée par le programme de l’extrême droite. Notre gouvernement n’a de cesse de stigmatiser les uns, retirer des droits aux autres : en d’autres termes, il divise les Français. Exactement l’inverse de ce dont nous avons besoin en ces temps troublés.
Pourtant les défis que nous devons affronter collectivement sont immenses : nous ne combattrons le dérèglement climatique que tous ensemble, nous lutterons contre la pauvreté croissante parce que nous voulons une société qui inclut et n’exclut pas, nous ne nous mesurerons à la démographie vieillissante qu’en agissant ensemble pour une société du bien-vieillir qui prend soin de nos aînés.
A notre échelle alfortvillaise, dans ces domaines nous faisons tout ce que nous pouvons et que la loi nous permet. Cela reste modeste à l’échelle du pays, mais nous aspirons à être un modèle qui inspire ailleurs pour cette année 2024.
Excellente année à vous toutes et tous !
Décembre 2023
70 ans après l’hiver 54
Il y a quelques jours, le POC projetait le film « L’Abbé Pierre, une Vie de Combats ». Cette figure de la solidarité –qui a passé les dernières années de sa vie à Alfortville– a lutté pendant des décennies pour que plus personne ne vive sans toit. Au cœur de l’hiver 54, il a mis sous nos yeux qui ne voulaient pas voir la misère absolue de familles contraintes à dormir dehors.
Alors, entendre le Président Emmanuel Macron promettre que « plus personne ne vive dans la rue avant la fin… 2017 » ? Insupportable. Voir aujourd’hui la Ministre Aurore Bergé se vanter de maintenir le chiffre de 203.000 places d’hébergement d’urgence alors que toutes les associations savent combien il en manque ? Insupportable. Appendre qu’en France, à l’heure où l’on parle, 2.800 enfants dorment à la rue ? Insupportable. Savoir que 624 personnes sans domicile sont mortes dans nos rues en 2022 ? Insupportable.
La misère n’est pas une fatalité, c’est un choix politique : celui de fermer les yeux sur ces situations. Qu’avons-nous fait collectivement pour les ouvrir depuis l’appel de l’hiver 54 par l’Abbé Pierre ?
Novembre 2023
Logement et environnement
Dans le Val-de-Marne, 100 000 foyers attendent un logement social. Dans le même temps, une vingtaine de villes du département ne respecte pas la loi et se trouve sous le nombre minimal de logements sociaux, avec des sanctions financières à la clef : plutôt que donner un toit à ceux qui en ont le plus besoin, certains Maires préfèrent… payer ! C’est irresponsable.
Car le logement représente une immense part des dépenses des ménages, aussi est-il de la responsabilité des municipalités d’aider leurs administrés dans ce domaine, plus encore aujourd’hui que l’inflation met les foyers en difficulté. C’est la voie historique d’Alfortville depuis des décennies et elle doit être poursuivie. Les villes qui refusent de bâtir doivent être contraintes de le faire, celles qui le font doivent accroitre cette politique du logement abordable.
Et de façon contre-intuitive, densifier la petite couronne parisienne est bel et bien un acte écologique, évitant en cela de repousser les plus modestes en zone rurale, loin de leur travail et sur des terres agricoles alors bétonnées.
Bien sûr, le compromis est toujours difficile entre logement et espaces verts, mais des solutions existent, c’est notre devoir à tous.
Octobre 2023
La possibilité d’une île
Parce que, mi-septembre, 10.000 malheureux ont débarqué sur l’île de Lampedusa, il a fallu que l’extrême droite impose dans le débat public les thèses nauséabondes d’une prétendue submersion migratoire.
Si ces 10.000, fuyant la guerre, la misère ou la dictature, deviennent le triste enjeu d’une névrose identitaire, qu’en sera-t-il à l’heure des vrais chocs qui s’annoncent, notamment du fait du changement climatique ?
La vérité c’est que nos enfants et nos petits-enfants regarderont bientôt en arrière et jugeront nos débats de 2023 comme dérisoires, déconnectés des vraies menaces, sans rapport avec les difficultés réelles des peuples.
A ceux de la classe moyenne il faut dire que leurs problèmes ne viennent pas des chômeurs. Aux chômeurs que ce ne sont pas les immigrés qui sont à l’origine des leurs difficultés. Aux immigrés que leurs ennemis ne sont pas les sans-papiers : contre la crise sociale que nous vivons et face à un climat qui remet en cause la place des Humains sur Terre, notre devoir c’est la communion de l’humanité. Encore et toujours, notre boussole doit être celle d’une politique de redistribution des richesses, à l’échelle nationale comme planétaire.
Septembre 2023
Eau précieuse
Cet été, en pleine période de canicule et de sécheresse dans une grande partie de notre pays, nous avons vu des Ministres s’offusquer de la dégradation de pelouses… de golf.
Pourtant, deux tiers des nappes phréatiques sont en dessous des normales ; les mêmes proportions de rivières ont un débit inférieur à la moyenne ; 20% des cours d’eau sont purement et simplement à sec ; 120 communes ont été privées d’eau cet été ; la moitié des départements s’est retrouvée en vigilance orange et le Val-de-Marne n’a pas été épargné avec des mesures de restriction des usages de l’eau dans plusieurs communes.
L’eau est une ressource indispensable mais assurément pas inépuisable, nous devons en prendre soin. Alfortville, au confluent de deux fleuves, le sait bien.
A la fois bien public et besoin de première nécessité, l’eau doit être préservée et économisée, mais aussi délivrée au prix le plus bas possible aux consommateurs.
L’aberration environnementale du concept de « bassines » (rendues célèbres par celle de Sainte-Soline) doit être abandonnée et des politiques rationnelles de gestion de cette ressource doivent être mises en œuvre, de l’échelon national à celui de la commune.
Juillet – août 2023
Exilé et Maire
Dans le froid d’une nuit de novembre 2015, Ryyan Alshebl, Syrien qui fuyait la guerre, a débarqué en Grèce du bateau pneumatique qui l’avait conduit là depuis la Turquie. Il a ensuite traversé toute l’Europe pour atterrir dans une petite commune rurale d’Allemagne. C’était il y a huit ans. Aujourd’hui il est Maire de sa ville.
Parce que l’Allemagne lui a offert, comme aux autres, un toit, une formation, des cours d’allemand, il a pu travailler, s’insérer, obtenir la nationalité, puis devenir Maire d’Ostelsheim. Le tout sans discours xénophobe, bien au rebours de la zemmourisation qui agite notre pays.
Pourtant, depuis 2014, la guerre en Syrie a conduit 1,1 million de personnes à demander l’asile en Europe : l’Allemagne en a enregistré 55% et la France… 2% !
Pourquoi la France, qui accueille très peu, est-elle devenue un pays aussi gangréné par l’idéologie du rejet, quand l’Allemagne, elle, parvient à intégrer des flux très supérieurs ? Sans doute parce qu’au lieu de plus et mieux accueillir, le gouvernement actuel et les précédents ont fait le choix de valider les thèses absurdes et racistes de l’extrême droite.
Ryyan Alshebl représente la plus belle des réponses.
Juin 2023
Un département toujours moins solidaire
La majorité du Conseil départemental du Val-de-Marne a prévenu que le suivi des bénéficiaires du RSA allait connaitre deux évolutions : en premier lieu, les CCAS et les associations qui assuraient ce suivi social vont en être dessaisis, au bénéfice d’un opérateur unique sur tout le département. Résultat ? L’éloignement des citoyens concernés de leurs services publics : là où une association locale ou un CCAS œuvraient au plus près de la population, cette « géniale » trouvaille va les en isoler. En second lieu se profile une politique de sanctions contre les précaires du RSA. Nous affirmons pour notre part qu’ils doivent être accompagnés, ce qui ne doit pas conduire à des économies mais au contraire à augmenter les moyens humains nécessaires.
Pourtant, aujourd’hui, la structure départementale implantée à Alfortville (« EDS ») est dans un terrible état, avec quantité de postes de travailleurs sociaux non pourvus. Que fait de Conseil départemental ? Rien. Si l’on ajoute que 30% des bénéficiaires potentiels du RSA n’en font même pas la demande, que fait le Conseil départemental pour lutter contre ce non-recours ? Rien.
Arrêtez de chasser les précaires, aidez-les !
Mai 2023
Permis de louer : protéger les habitants
Alfortville vient de décider la mise en place du « permis de louer », à titre expérimental sur une partie de son territoire. À partir du 1er janvier 2024, une autorisation administrative préalable sera exigée pour toute mise en location d’un logement dans la zone située au nord de la rue de Seine.
L’objectif principal est de lutter contre l’habitat indigne ou insalubre en obligeant les propriétaires à réaliser des travaux de mise en conformité avant de pouvoir louer leur bien. Parce que sur notre territoire 44% de l’habitat privé a été construit avant 1948, le risque est tout sauf négligeable. Aussi, loin de faire peser une contrainte supplémentaire sur les propriétaires, Alfortville utilise toutes les armes à sa disposition pour améliorer le marché immobilier.
État des lieux, conformité aux normes de décence et de sécurité, diagnostic de performance énergétique, visite des services administratifs : nous nous donnons tous les moyens de protéger les locataires des marchands de sommeil et garantir la santé et la sécurité des habitants.
Avril 2023
Une 6ème République, vite !
Dans la crise de régime ouverte par une réforme des retraites injuste et inutile, adoptée sans vote, rejetée par l’écrasante majorité des Français, les passages en force à l’Assemblée Nationale comme au Sénat, auront démontré que l’entêtement d’un seul homme peut, selon notre 5ème République, tordre le bras à un pays entier. Cette séquence prouve une nouvelle fois qu’un Président élu ne suffit pas à définir une démocratie puisque la loi suprême l’autorise à gouverner contre son peuple.
Notre constitution, imaginée il y a 65 ans par et pour un Général, dans une France qui n’avait rien à voir avec celle d’aujourd’hui, est plus qu’à bout de souffle : elle devient le prétexte à tous les coups de force démocratiques que les citoyens de 2023 ne peuvent plus tolérer. Il est impensable de laisser sans réponse la question démocratique posée par cette séquence de la réforme des retraites.
A l’échelle des collectivités comme de l’État, il nous faut définir une nouvelle constitution qui oblige tous les gouvernants à œuvrer pour et avec le peuple, tout au long de leur mandat. Osons la vraie démocratie : avançons vers une 6ème République !
Mars 2023
L’obsession migratoire
Dans quelques semaines, le gouvernement va présenter au Parlement une énième loi sur l’immigration. La 30ème depuis 1980, soit une tous les 17 mois ! Depuis 1945, nous recensons même pas moins de 85 lois, ordonnances, décrets, arrêtés et conventions internationales directement centrés sur la question de l’immigration. La classe politique française est devenue si folle qu’elle légifère de manière compulsive sur le sujet, sans jamais résoudre aucune situation, bien au contraire. Exiger un niveau de français et d’assimilation, comme le propose Gérald Darmanin ? Déjà vu dans les lois de 1993, 2003, 2011, 2012 et 2019. Promettre des reconduites à la frontière plus nombreuses ? Déjà entendu des dizaines de fois. Pour quels résultats ?
Parler de l’immigration, ce n’est pas valider les thèses de l’extrême-droite, ce n’est pas mentir sur les chiffres, ce n’est pas attiser la haine entre les citoyens, ce n’est pas désigner des gens qui ne sont pour rien dans aucune des crises que nous vivons. Au contraire, c’est vouloir que notre pays accueille dignement, c’est vouloir une société inclusive. Sans angélisme mais fermes sur nos principes républicains, à commencer par celui de la Fraternité.
Février 2023
Retraites : mensonges et trahison
Notre système de retraites est un sujet de débat légitime. Mais il ne peut reposer sur la base de mensonges systématiquement répétés par le gouvernement.
Premier mensonge : il faudrait « sauver le système par répartition ». C’est faux. Selon tous les experts le déficit sera léger dans les toutes prochaines années, puis inexistant à terme.
Deuxième mensonge : cette idée que la seule alternative serait de faire supporter le poids de la « réforme » sur les seuls salariés, alors qu’il s’agit évidemment d’un choix politique antisocial, quand on évacue d’emblée le principe de faire partager la charge par les entreprises ultra-bénéficiaires, par le capital, ou par d’autres sources de financements.
Enfin, que dire de cette répétition ad nauseam par nos ministres que cette nouvelle loi mettrait en place une pension minimum de 1200 €, alors qu’il s’agit en réalité de 977€ nets, alors que cela ne concerne qu’un nombre ridicule de Français… et que ce principe est de toute façon déjà dans la loi depuis 2003 sans être appliqué !
Autant de mensonges pour autant de reculs sociaux. Ne nous laissons pas faire, luttons !
Janvier 2023
Pour une année 2023 fraternelle
Au bilan de l’année 2022, notre Centre Communal d’Action Sociale a vu les demandes d’aide alimentaire augmenter de 15%. Partout dans le pays, les antennes des associations caritatives décrivent une situation analogue de montée du nombre de bénéficiaires. Les indicateurs à bas bruit des difficultés sociales disent tous la même chose : impayés de cantine, de loyers, de factures énergie progressent. Fruits de multiples crises, les difficultés de nos concitoyens se dévoilent mois après mois.
Si l’État a bien mis en œuvre quelques mécanismes d’amortisseurs de crise, cela reste insuffisant pour beaucoup. À Alfortville, que ce soit par l’action du CCAS ou celle des associations solidaires –que nous voulons remercier ici chaleureusement, nous mettons tous les moyens possibles pour atténuer les fragilités. Mais nous ne pouvons agir seuls : aussi, nous formons le vœu que l’année 2023, au plus haut sommet de l’État, soit celle de toutes les solidarités, celle d’une France qui n’exclut personne.
Antoine de Saint-Exupéry disait : « Une démocratie doit être une fraternité, sinon c’est une imposture ». Plus que jamais, ensemble, soyons démocrates !
Décembre 2022
La générosité est une valeur d’avenir
Un tiers des Français font au moins un don par an à une association. Près d’un sur quatre pratique le bénévolat et donne de son temps à travers une structure associative. Contrairement à ce que laissent penser les débats médiatiques qui pointent le repli sur soi et le rejet de l’autre, la générosité est une valeur partagée par beaucoup.
A Alfortville plus qu’ailleurs, la solidarité est une valeur cardinale. On l’a vu ces derniers mois dans le fort soutien au peuple ukrainien, à celui –de longue date– au Artsakh, on le voit dans notre tissu associatif local mobilisé pour les travailleurs de l’agence Chronopost, etc.
Le 26 janvier prochain, Alfortville organisera la « Nuit de la solidarité ». Ce sera, pour notre CCAS, les associations alfortvillaises de solidarité et surtout tou·te·s les citoyen·ne·s qui le souhaitent, l’occasion de donner un peu de leur temps en faveur des sans-abris. Nous y reviendrons plus précisément dans ces colonnes d’ici quelques semaines.
Les auteurs de cette tribune travaillent, ou ont travaillé, pour deux grandes ONG internationales ; ils savent combien les terrains d’intervention dépendent de la générosité et de l’engagement des citoyens.
Donnons !
Novembre 2022
Val-de-Marne : la solidarité rabougrie
Après avoir mis fin aux chèques-mobilités pour les demandeurs d’emploi, après l’arrêt du soutien aux logements sociaux, après l’annonce d’une politique de durcissement du RSA, voici aujourd’hui que la majorité du Département du Val-de-Marne enterre la Fête de la Solidarité –qui réunissait chaque année 30.000 personnes et 600 associations.
Et non content de cette dégradation de l’action sociale, il annonce mettre fin aux « chèques-solidarité » –dispositif qui touchait chaque année 75.000 Val-de-Marnais, pour le remplacer par un « chèque énergie 2022 », par définition ponctuel et qui concerne moins de foyers. Le tout dans un flou qui veut dire beaucoup : « Nous gérons la crise, on verra au fur et à mesure », affirme-t-on à la tête du Département.
Non seulement, en pleine crise de l’inflation et de l’énergie, le Conseil départemental entend faire des économies sur le dos des moins favorisés, mais pire encore : il les met en concurrence, en remplaçant un dispositif pour tous par un autre réservé à ceux qui ont un emploi. En clair, il va prendre dans la poche des Val-de-Marnais les plus démunis pour donner à ceux qui sont à peine mieux lotis.
Injuste et inadmissible.
Octobre 2022
Énergie : l’État doit aider les collectivités
La crise énergétique est là et les spécialistes affirment qu’elle va s’amplifier. Pour les particuliers, les factures s’envolent, légèrement atténuées par les mesures prises par le gouvernement pour une partie de la population. Très concrètement, le CCAS d’Alfortville constate chaque jour une croissance évidente des impayés de factures d’énergie. A celles et ceux qui en souffrent nous apportons toute l’aide possible, à la hauteur de nos moyens. Mais ceux-ci sont de plus en plus limités par les décisions politiques qui, depuis une dizaine d’années, mettent à mal les finances locales et les moyens des collectivités territoriales.
Et tout aussi inquiétante pour les finances de notre ville, l’explosion des prix de l’énergie touche notre municipalité de plein fouet. Malgré toutes les économies que nous imaginons depuis le début du mandat (éclairage, chauffage, etc.), les montants énormes de dépenses d’énergie qui s’annoncent pour la fin de l’année –et plus encore en 2023– ne pourront être compensés sans des choix politiques forts.
Parce qu’aucune ville ne souhaite augmenter les impôts, parce qu’il est impensable de fermer des équipements publics, il est indispensable que le gouvernement prenne au plus vite des dispositions fortes en faveur des finances publiques des collectivités.
Septembre 2022
L’obsessions française
Cet été, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a annoncé vouloir à nouveau légiférer sur l’immigration. Ce sera la 22ème loi depuis 30 ans sur ce sujet ! L’obsession des gouvernements français successifs en la matière est complètement folle : Pasqua, Besson, Hortefeux, Valls, Collomb, Darmanin, autant de ministres, autant de lois, autant d’agitations parfaitement inutiles et de gages donnés à l’extrême droite. Qui peut croire que légiférer tous les deux ans sur un sujet –quel qu’il soit– puisse être une bonne gouvernance ? Personne n’est dupe, il s’agit de flatter les mauvais instincts en désignant l’étranger comme un bouc émissaire.
Mais la vérité sur l’immigration dans notre pays est hélas toute autre : ce qui devrait nous inquiéter, c’est notre faible attractivité. De fait, les exilés, quand ils viennent en Europe, préfèrent l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suède et beaucoup d’autres. Loin devant la France.
Nous avons bel et bien un problème d’immigration : la majorité des étrangers ne sont pas attirés par notre pays. Et si certains ici s’en réjouissent, ils le regretteront bientôt, car notre natalité déclinante et notre insuffisante force de travail nous conduiront très bientôt à regarder les actuelles politiques hostiles aux droits des étrangers comme une erreur politique, autant qu’une faute morale.
Juillet – août 2022
Les digues ont sauté
Le résultat national des récentes élections législatives a été qualifié de « surprise ». Assurément puisque Macron a réussi le tour de force de ne pas obtenir de majorité à la suite de son élection comme Président de la République. Mais au vrai, depuis plusieurs années déjà, le paysage électoral français est recomposé en trois tiers : gauche, droite et extrême droite et ces élections en sont le reflet.
Une chose est certaine : les digues ont sauté. Quand le gouvernement et la droite, par stratégie politicienne, qualifient à longueur de discours la gauche d’extrémiste, elle fait le jeu du fascisme. Quand les ministres refusent de choisir entre gauche et RN, quand les petits calculs conduisent à envisager le dialogue parlementaire avec le Rassemblement national, on tend la main au fascisme.
Ce fascisme qui, mois après mois, avance et se rapproche du pouvoir ; qui ne le voit pas ? Les apprentis-sorciers du macronisme doivent se reprendre d’urgence et revenir à la raison. Faute de quoi, nous pleurerons bientôt sur la République qui n’est plus.
Toutefois dans ce tableau inquiétant, un espoir existe : celui de la gauche qui a su, même tard, se rassembler et proposer un vrai projet. Sur cette base, il nous faudra travailler et construire.
Juin 2022
Ça suffit !
Chaque année en France, plus de 200.000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles commises par leur conjoint ou ex-conjoint. Près de 100.000 femmes sont victimes de viols ou de tentatives de viol. Combien de temps va-t-on continuer de tolérer ces chiffres –et bien d’autres– dans notre pays ?
La prétendue « grande cause du quinquennat » précédent n’a débouché sur rien d’autre que des paroles ou des mesurettes loin d’être à la hauteur de l’enjeu. Les bracelets anti-rapprochement sont en nombre notoirement insuffisant ; la formation à l’accueil dans les commissariats, malgré une certaine amélioration, n’est pas à la hauteur ; les campagnes de sensibilisation restent minimalistes.
Pourtant il n’y a aucune fatalité dans ces chiffres. D’autres pays pourraient nous servir de modèle : l’Espagne dépense 3 fois plus que la France dans ce domaine et a mis en place des dispositifs innovants et efficaces : tribunaux spécialisés, suivi social sur la durée, plate-forme dédiée, etc. Il est urgent de s’en inspirer chez nous.
Cessons de tergiverser : 1 milliard d’euros pour cette cause ! Maintenant !
Mai 2022
L’épée et le bouclier.
Le 24 avril dernier, si la France a échappé à la menace d’extrême droite, elle s’est –par défaut– à nouveau choisi le libéralisme débridé d’Emmanuel Macron. Il y a lieu de s’inquiéter, car ce que le Président passé a refusé, pourquoi le Président actuel le ferait-il ?
Une grande loi cadre d’éradication de la pauvreté ? Ce n’est pas son sujet. Une grande loi en faveur de l’autonomie et du grand âge ? Annoncée, elle n’est jamais venue. La déconjugalisation de l’Allocation Adulte Handicapé ? Malgré la demande unanime des acteurs du secteur, cela a été non. Une grande étape de décentralisation qui rapproche les citoyens de la décision ? Pire qu’un refus, tous les choix pendant 5 ans ont conduit à une incroyable recentralisation, dans laquelle Paris décide plus que jamais de tout. L’environnement ? Les mesurettes prises ou annoncées n’ont jamais été à la hauteur de l’enjeu.
Emmanuel Macron n’a eu de cesse d’aller dans le sens opposé des demandes du peuple français. Le voilà pourtant élu. Par défaut. Oui il y a lieu de s’inquiéter pour la cohésion du pays.
Pour ce qui est d’Alfortville, nous ferons tout notre possible pour être un bouclier à la politique antisociale qui va se poursuivre, autant qu’une épée contre le fascisme qui monte.
Avril 2022
Alfortville, en solidarité internationale.
La guerre en Ukraine générant son flot de réfugiés, Alfortville a, dès les premières arrivées, pris sa part en organisant l’accueil dans notre commune pour celles et ceux qui fuyaient la guerre et ne bénéficiaient pas d’hébergement familial. Le mécanisme européen de « protection temporaire » permet une prise en charge rapide dans tous les domaines : santé, scolarisation des enfants, etc.
A l’échelle du pays, il est démontré depuis plusieurs semaines que la volonté politique et citoyenne rend possible un accueil digne des exilés. Il conviendra de s’en souvenir à nouveau quand un conflit plus lointain fera fuir d’autres « déplacés » vers la France.
Mais quelle que soit l’actualité, Alfortville n’oublie pas les autres peuples opprimés : il y a quelques mois, c’était l’Afghanistan qui tombait sous le joug des talibans et notre municipalité a souhaité organisé en mars la Semaine de solidarité au peuple afghan.
En Artsakh, nos amis arméniens subissent à nouveau des violences, dans l’indifférence médiatique et le silence pesant du gouvernement français. Notre municipalité est l’une des rares voix à s’élever.
Parce qu’Alfortville est solidaire des plus fragiles, dans la commune comme à l’international, tous les persécutés sont nos protégés.
Mars 2022
Combattre la précarité, pas les précaires.
La nouvelle majorité du Conseil départemental du Val-de-Marne a adopté sa stratégie en matière de RSA, avec l’objectif affiché de durcir le ton vis-à-vis des allocataires. Après avoir mis brutalement fin aux chèques-mobilités pour les demandeurs d’emploi, après l’arrêt du soutien aux logements sociaux, cette annonce vient confirmer la politique résolument antisociale du Département. Pourtant 17% des Val-de-Marnais vivent sous le seuil de pauvreté ; pourtant un tiers de ceux qui ont droit au RSA n’en font pas la demande. Mais en dépit de cette réalité et fidèle à son fantasme du « pauvre-tricheur », la droite concentre son énergie aux contrôles tous azimuts des plus modestes.
Et tant pis si la Cour des comptes elle-même affirme que la « fraude » relève en réalité en grande majorité d’erreurs, peu importe à la droite départementale qui ressasse l’idée selon laquelle on vit mieux au RSA (avec 497 € !) qu’en emploi.
Si le Conseil départemental voulait un tant soit peu faire œuvre utile dans le domaine social, il écouterait ses propres travailleurs sociaux qui tirent la sonnette d’alarme depuis des mois, eux qui, faute de recrutements, ne parviennent pas à correctement suivre les bénéficiaires aujourd’hui.
Le RSA est un outil de lutte contre la précarité, pas un instrument contre les précaires.
Février 2022
Ensemble. Tous ensemble.
Le rapport annuel d’Oxfam qui vient de sortir démontre que les aides publiques de l’État, en réponse à la crise sans précédent qui a secoué le pays depuis près de 2 ans, ont bénéficié de façon incroyable aux ultra-riches, pendant que les « trous dans la raquette » des mesures prises laissaient beaucoup de précaires s’enfoncer dans les difficultés.
Sans attendre et fidèle à sa tradition, Alfortville a, dès l’été 2020, pris le relais pour ne laisser personne de côté : en 2021, le CCAS a massivement augmenté de +57% l’enveloppe des chèques alimentaires et énergie qu’il attribue aux plus fragiles. Les domiciliations ont pour leur part crû de +37%. Ce sont là deux simples indicateurs et le résultat d’une politique sociale volontariste.
Notre ville abrite des citoyen·ne·s de tous horizons, de toutes conditions sociales. C’est notre honneur et notre devoir d’élu·e·s que toutes et tous cohabitent, au travers d’une politique de développement du territoire, sans laisser personne sur le côté du chemin.
La tâche est ardue car les situations diverses. Elle est difficile parce que les finances d’une ville ne sont pas extensibles et restent contraintes par les choix gouvernementaux.
Mais soyez assuré·e·s que toute la politique de notre municipalité est plus que jamais tournée vers le développement et le bien-vivre, tout en ayant le souci de l’inclusion de chaque Alfortvaillais·e.
Janvier 2022
Droit au travail, droit au séjour.
Il y a deux ans, des travailleurs sans-papiers de l’agence Chronopost d’Alfortville, se mettaient en grève et campaient sept mois durant devant les locaux. Depuis quelques semaines, ils se sont à nouveau mis en grève pour réclamer leur régularisation.
Car le « système » a continué : la Poste, entreprise d’État, organise des sous-traitances en cascade qui conduisent à l’embauche de travailleurs, dont le statut précaire permet l’exploitation éhontée.
Depuis, malgré la mise au jour de cette évidence, aucune enquête sérieuse n’a été menée par les services de l’État : Chronopost a continué sans vergogne cet esclavagisme moderne.
La lutte qui s’engage à nouveau devant notre agence Chronopost est emblématique et nous devons collectivement réagir. Le débat n’est pas celui de nos frontières ou du « plus ou moins d’immigration » : ils sont là, depuis des années, avec un travail pénible. Et chacun de nous les utilise tous les jours : commandez chez Amazon, Deliveroo ou tout autre site de commande en ligne et les chances sont grandes que la rapidité de livraison repose sur des sans-papiers. Et que dire de la restauration et du BTP qui les utilisent sciemment en masse ?
Ils font fonctionner notre système mais nous ne leur accordons aucun droit. Cela doit cesser, nous devons leur permettre de vivre normalement au sein de la communauté nationale : ils doivent être régularisés !
Décembre 2021
Aidons les aidants !
Depuis le début de la crise sanitaire, le gouvernement n’a eu de cesse de verser des larmes de crocodile sur la situation de nos hôpitaux et de nos EHPAD ; il a appelé à mieux considérer les professionnels de première ligne (infirmier·e·s, aides à domicile, etc.) ; il a rappelé comme l’isolement des séniors était un sujet majeur de notre société.
Pour quelles actions ? Quasiment aucune : dans le même temps, les fermetures de lits ont continué et nombre de services hospitaliers se retrouvent étranglés, la loi « Grand Âge » tant attendue est purement et simplement passée aux oubliettes au profit de vagues mesurettes inscrites au PLFSS, les services publics d’aide à domicile (26.000 agents des CCAS sur tout le territoire) ont été oubliés des revalorisations salariales du Ségur de la santé, ce qui va conduire inexorablement à une fuite des professionnels vers le secteur privé.
Cette crise nous a montré les failles béantes de nos systèmes de santé et de solidarité, mais le gouvernement continue de gérer notre pays comme un grand tableau Excel™, plus soucieux de la dette que du bien-vivre, plus obnubilé par nos frontières qu’intéressé par nos aînés et ceux qui en prennent soin.
Pourtant, parce que la population vieillit et que nous devons à nos séniors toute notre attention, une autre politique est nécessaire : soignons nos soignants ! Aidons nos aidants !
Novembre 2021
Être à la hauteur des défis
Plus que jamais, notre pays s’enferme dans des débats stériles, selon un agenda dicté par l’extrême droite. Parler du voile alors que la planète brûle sous nos yeux, fustiger la différence quand seule l’unité du pays nous aidera au redressement, chasser des boucs-émissaires alors qu’un système entier crée tous les jours de la misère : faisant cela au moment même où les défis du monde sont plus grands que jamais, la France sort de l’Histoire.
Happé par le buzz médiatique, le débat public se réduit au commentaire instantané de propos outranciers. Pendant ce temps-là, la biodiversité recule, les inégalités progressent, le racisme se décomplexe, la nation se fracture.
Les enjeux de l’élection présidentielle d’avril 2022 sont pourtant immenses : sauver le vivant du changement climatique, redonner foi en la promesse républicaine d’égalité, éradiquer la pauvreté qui ronge notre pays. Voilà les véritables enjeux des années à venir !
Quelle nation voulons-nous être ? Celle du repli-sur-soi ou celle qui rayonne ? Celle du tous-contre-tous ou celle de la fraternité ? Faisons le vœu que notre intelligence collective fera le choix d’une France réconciliée et consciente de sa place sur la planète.
Octobre 2021
Laïcité j’écris ton nom
Dans les débats de plus en plus binaires qui agitent notre société, la laïcité tient une place particulière. Instrumentalisée de toute part, qui pour dénoncer l’islam, qui pour accepter l’inexcusable, elle fait l’objet d’interprétations tronquées et infidèles à l’esprit de la loi de 1905.
La palme lors de cette rentrée scolaire revient au Ministère de l’Education Nationale dont une campagne massive prétendait vanter les mérites de la laïcité avec des affiches scandant par exemple : « Permettre à Sacha et Naissa d’être dans le même bain, c’est ça la laïcité ».
Comme si la séparation de l’Église et de l’État avait un rapport avec deux enfants qui s’amusent dans une piscine. Nous pourrions en sourire si, derrière cette image, ne se cachait pas un détournement odieux de la laïcité. Si nos enfants jouent tous ensemble, c’est grâce à l’égalité et la camaraderie, rien d’autre.
Qu’un gouvernement confonde égalité et laïcité est plus grave qu’il n’y parait. Qu’il brandisse sans cesse « les valeurs de la République » ne fait qu’ajouter à la division.
Car la République ne connait qu’une seule valeur : celle du respect des lois par tous. Tout le reste n’est agité qu’avec un dessein politique dangereux.
Septembre 2021
Accueillir et protéger : notre ADN
Avant même les récents évènements en Afghanistan, à population égale, la France accueillait sur son sol 10 fois moins de réfugiés afghans que l’Autriche, 6 fois moins que la Suède, 4 fois moins que l’Allemagne. Moins que la quasi-totalité de ses voisins européens. Du malheur du monde, nous ne prenons pas toute notre part, loin s’en faut.
N’en déplaise aux contempteurs de notre pays et autres « déclinistes », la France est riche. Elle a largement les moyens d’accueillir les persécutés qui ont fuient l’enfer ET, dans le même temps, d’aider les plus démunis sur notre sol. Opposer les malheureux les uns aux autres n’a aucun sens. Le faire c’est refuser de répartir les richesses. Le sans-abri français ne souffre pas de la compétition avec un réfugié afghan, il subit un choix politique : celui de ne pas combattre la grande pauvreté.
A son échelle, avec les moyens qui sont les siens, notre ville accueille et protège tous les siens.
Il y a un siècle, Alfortville n’a pas refoulé les Arméniens qui fuyaient le génocide. Parce qu’ils souffraient, notre ville leur a ouvert les bras. Ils étaient persécutés, ils étaient nos frères en humanité, ils étaient les bienvenus. Hier la Syrie, aujourd’hui l’Afghanistan : #RefugeesWelcome !
Juillet – août 2021
Au chevet de la démocratie
Les élections régionales et départementales du 27 juin ont été marquées par une très forte abstention. Deux-tiers des électeurs qui ne s’expriment pas doivent être pour chaque citoyen une préoccupation majeure de notre pays. Hélas ! Les commentaires qui fleurissent à ce sujet ne sont qu’une litanie d’idées relevant plus du concours Lépine que de la réflexion de fond.
Élection après élection, le nombre d’électeurs qui boudent les urnes grandit. Les classes populaires plus que les autres, les jeunes plus que les autres, eux qui sont pourtant les premiers concernés par les politiques publiques.
Rejeter la seule faute sur le personnel politique qui serait « déconnecté de la réalité » est trop facile ; imaginer le vote électronique comme solution relève du gadget ; rabâcher le mantra de la « démocratie participative » ne mène pas à grand-chose. Le mal est profond, la réflexion doit l’être tout autant. Notre démocratie est malade depuis longtemps déjà et le remède passera par une réforme très profonde de nos institutions, par un renforcement de l’éducation civique, pas des propositions collectives.
Nous avons tous cru que la démocratie, une fois acquise, est installée pour toujours. Il n’en est rien, elle est mortelle et les temps que nous vivons doivent conduire chacun de nous à son chevet. À défaut, nous la pleurerons bientôt.
Juin 2021
Voter c’est choisir
Ce mois-ci nous sommes invités à voter pour nos représentants régionaux et départementaux. Malheureusement les domaines d’intervention des régions et des départements sont peu connus. Ils sont pourtant en prise directe avec notre quotidien !
Les départements sont par exemple compétents en matière de solidarité, d’action sociale, d’éducation, sport, culture, aménagement du territoire. Les collèges publics sont construits et équipés par le département. La protection de l’enfance, la protection maternelle et infantile, l’insertion sociale et les aides aux personnes handicapées, c’est le département. Les décisions liées à la dépendance, aux politiques de maintien à domicile des personnes âgées, c’est encore le département, comme le RSA, les mesures pour l’insertion, la protection des espaces naturels sensibles…
Et les régions ? Elles sont compétentes dans le domaine des transports, et les organisent. Elles construisent et assurent le fonctionnement des lycées publics. Elles s’occupent de la formation professionnelle, du soutien au tissu économique. L’aménagement du territoire et l’environnement sont aussi au cœur du travail des régions.
Les 20 et 27 juin, votre quotidien est en jeu : votez !
Mai 2021
Loi Climat : la planète aux mains des lobbies
Cinq ans après les Accords de Paris, l’Assemblée Nationale a examiné en première lecture le projet de loi « Climat et résilience ». Les attentes étaient grandes, sur le plan environnemental mais aussi démocratique. Alors que le Conseil d’État et le Haut Conseil pour le climat ont fait le constat du manque d’ambition, de l’insuffisance même, des politiques climatiques du Gouvernement, les citoyens ayant participé à la Convention Citoyenne pour le Climat sont nombreux à se dire déçus de la façon dont sont (ou plutôt ne sont pas) reprises leurs propositions : ce projet de loi vise une réduction des gaz à effet de serre inférieure aux objectifs de l’Union européenne !
La loi qui en sortira permettra à chacun de juger si le Gouvernement respecte ses engagements en matière climatique et environnementale ou si ce qui semble être une mascarade de gouvernance participative et citoyenne ne sera qu’une nouvelle opération de green-washing.
L’omniprésence des lobbies et du MEDEF dans la réécriture des articles de la loi sont hélas ! un indice infaillible : avec une loi vidée de sa substance, ce gouvernement respecte manifestement plus les industriels que la santé des citoyens.
Avril 2021
Dans nos quartiers : de longues années de délaissement
Le taux de pauvreté en Seine-Saint-Denis est deux fois plus élevé que dans le reste de la France. Dans le Val-de-Marne, c’est 1,5 fois le taux national. Pourtant les moyens de l’État ne sont pas fléchés vers les territoires prioritaires. En proportion de la population concernée, il y a moins de crédits de « politique de la ville » en Seine-Saint-Denis que dans le reste de la France, moins de moyens policiers dans le Val-de-Marne qu’à Paris.
Si l’on ajoute à cela les économies faites sur les collectivités territoriales par ce gouvernement et son prédécesseur, l’écart entre villes riches et pauvres ne cesse de grandir. L’Égalité de notre devise n’est plus que théorique. Avec une telle politique, comment peut-on espérer que notre jeunesse croient en la « promesse républicaine » ?
Un État qui étrangle financièrement les collectivités territoriales, qui démantèle méthodiquement les services publics dans les quartiers qui en ont le plus besoin, qui casse les protections sociales indispensables aux populations les plus démunies : faire cela, c’est mettre à mal à mal la solidarité nationale, c’est nous couper de notre jeunesse, donc de notre propre avenir.
Mars 2021
Un budget 2021 de combat
La municipalité n’a pas vocation à résoudre la crise, mais elle doit contribuer à l’amélioration du quotidien des Alfortvillais·es. Il faut soutenir celles et ceux, quel que soit leur âge, qui risquent de basculer dans la pauvreté. Aussi, le budget municipal 2021 se doit d’être résolument social. À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Dès l’élection du printemps dernier, notre majorité a affirmé vouloir réorienter les priorités du mandat vers une réponse à la crise qui vient, qui est déjà là.
Un budget plus important pour l’aide sociale, des politiques pro-actives pour aller chercher les « invisibles », des moyens donnés à l’orientation des personnes vers les dispositifs d’aide : la lutte contre le non-recours est un objectif.
Mais la crise est aussi une opportunité pour expérimenter : la municipalité devra compter parmi les acteurs qui réfléchissent à la mise en place d’un revenu universel, qui expérimentent de nouvelles formes d’aide.
Parmi elles, le soutien à l’économie locale et aux commerçants est l’occasion de développer des circuits courts et des partenariats entre la municipalité et les acteurs de l’économie sociale et solidaire.
Février 2021
Au plus près des vaccinations
Alfortville, sous l’impulsion de son Maire, a ouvert le premier centre ambulatoire de vaccination CoVid-19 du Val-de-Marne dès le 8 janvier dernier : à un moment où la stratégie de l’État flottait, notre Ville a fait le choix volontariste de rapprocher rapidement les vaccins des habitant·e·s.
Depuis, malgré une logistique rendue difficile par des choix bureaucratiques handicapant et en dépit de livraisons insuffisantes de la part des industriels, le Centre Municipal de Santé a ainsi déjà vacciné plusieurs centaines de personnels de santé et d’habitant·e·s à risque. Nos trois EHPAD et nos trois Résidences pour Personnes Âgées ont vu tous leurs résident·e·s volontaires vacciné·e·s.
Cette tribune est l’occasion de remercier chaleureusement tous les personnels du CMS et du CCAS qui, dans cette campagne de vaccination comme depuis le premier jour de la pandémie, ont œuvré de manière incroyable à la protection des Alfortvillais.
À Alfortville, santé des plus fragiles et solidarité avec les plus démuni·e·s sont les deux mots d’ordre depuis près d’un an. Soyez assuré·e·s qu’il en sera de même en 2021.
Janvier 2021
10 centimes
Ce début d’année 2021 a vu le salaire minimum être revalorisé de 0,99%. 10 centimes par heure.
Au moment où les bénéficiaires des distributions alimentaires explosent, à l’heure où les familles monoparentales arrivent moins que jamais à boucler les fins de mois, le gouvernement, fidèle à son idéologie qui l’a déjà conduit à ne consacrer que moins de 1 % du plan de la relance à la lutte contre la pauvreté, continue de se désintéresser de la précarité grandissante.
A l’inverse, Alfortville a fait le choix, dès le début de la crise, de se concentrer sur la protection des plus touchés par la crise. Cette nouvelle année est l’occasion de saluer tous les acteurs de la ville qui prennent soin des autres : acteurs associatifs, CCAS, citoyens engagés, merci à vous !
Et nous saluons la récente élection de M. Luc Carvounas à la présidence de l’Union Nationale des CCAS, outil majeur de la cohésion sociale : nul doute que cette organisation sera plus innovante que jamais pour pousser l’État à faire plus et mieux dans la reconstruction du lien citoyen.
En 2021, souhaitons-nous collectivement d’être plus unis, plus solidaires, plus fraternels !
Décembre 2020
La liberté est notre boussole
25 lois sécuritaires en 30 ans au nom de la lutte contre le terrorisme : la peur guide le débat politique. Quelle folie s’est emparée de ce gouvernement et de ses prédécesseurs pour qu’on réduise nos libertés au nom même de la lutte pour la Liberté ? Quel sophisme les conduit à rapetisser chaque jour la démocratie pour sauver la Démocratie ? Le phénomène s’accélère et la dérive autoritaire du gouvernement Macron devient flagrante : l’État d’urgence est devenu la norme et les lois sécuritaires s’enchaînent, qui détruisent nos libertés sans qu’aucun terroriste ne renonce à son projet fou.
Ce gouvernement prétend lutter contre les séparatismes mais ne fait qu’attiser les haines. Il entend lutter contre l’extrême-droite en adoptant ses codes et sa pensée. Mais la France a vocation à vivre libre et laïque, à n’exclure aucun de ses enfants, à assurer la sécurité sans renier la République. Il est de notre devoir de construire ce grand roman émancipateur qui conduira les Français vers un projet enthousiasmant et les éloignera des politiques étroites dictées par les peurs.
La liberté est notre boussole et rien ne doit nous en faire dévier.
Novembre 2020
Se libérer de la peur du lendemain
La journée mondiale du refus de la misère avait été choisie par Jean Castex pour présenter son plan de lutte contre la pauvreté. Or, aucune mesure structurelle n’a été annoncée, mais des pansements non pérennes liés à l’urgence de la crise.
Le coup de pouce aux jeunes était attendu mais l’aide promise de 150 € n’est qu’une mesurette ponctuelle. Force est de constater que les jeunes paieront durement les conséquences de la crise, il sera plus difficile de trouver un emploi ou monter un projet professionnel. Que vont changer ces 150 € à leur situation ? Idem pour les aides de novembre aux allocataires du RSA, aux chômeurs en fin de droit : mesurettes.
Depuis ce printemps, notre système social a permis de soutenir de nombreuses personnes, mais les associations alertent sur la fréquentation en hausse de leurs accueils, beaucoup venant pour la première fois.
Accéder aux aides sociales est un parcours du combattant. Notre protection sociale doit être repensée, élargie et renforcée, dans l’esprit des pères de la sécurité sociale, pour se libérer de la peur du lendemain.
Octobre 2020
Pour une écologie joyeuse !
L’écologie a enfin trouvé sa place dans le débat public. La prise de conscience aura pris du temps mais le dérèglement climatique est aujourd’hui une réalité que personne ne remet en cause. Le combat pour l’environnement doit être à la fois quotidien et structurel : quotidien par un mode de vie individuel qui prend en compte la biodiversité et le climat ; structurel car le libéralisme économique, par la fuite en avant qu’il mène, n’est pas compatible avec la préservation de la planète.
Mais ouvrons les yeux : l’écologie ne peut laisser au bord de la route une partie de la population. Les résultats électoraux de ces dernières années montrent une fracture immense entre les centres-villes et les quartiers périphériques sur la question écologique. Il est du devoir de la gauche d’inventer une écologie inclusive et populaire, qui ne soit ni sectaire ni restrictive, qui soit source de partage entre tous les citoyens. L’écologie des petites phrases doit cesser, il est l’heure de bâtir une écologie populaire.
A Alfortville comme ailleurs : ensemble pour une écologie joyeuse !
Septembre 2020
Bouclier anti-crise : la décentralisation, vite !
Selon la Banque Mondiale, 100 millions de personnes dans le monde pourraient tomber dans l’extrême pauvreté. En France ce qu’on appelle « le halo autour du chômage » a explosé ces derniers mois pour atteindre un niveau jamais enregistré par l’INSEE. Les autres indicateurs sont inquiétants également : taux d’emploi des jeunes, taux de « sous-emploi », etc. La déflagration est massive.
A Alfortville, déjà les demandes d’aide au CCAS ont augmenté significativement. Les associations décrivent elles aussi une situation difficile pour beaucoup de Val-de-Marnais·es.
Si l’État a utilement agi au printemps, en particulier avec l’indispensable prise en charge du « chômage partiel », les villes et les collectivités locales, au plus près des difficultés des leurs administré·e·s, représentent la meilleure échelle pour apporter des réponses concrètes à la crise.
Pour cela, le gouvernement doit urgemment donner les moyens financiers et juridiques aux villes de protéger nos concitoyen·ne·s : à la fois sur le plan sanitaire et social.
Juillet – Août 2020
Urgence pour les jeunes !
Si nos aîné.e.s ont été les principales victimes de l’épidémie de Covid-19, les jeunes seront les sacrifié.e.s de la crise sociale engendrée par le confinement : le nombre de chômeurs de moins de 25 ans a déjà bondi de 30% ces dernières semaines et les prévisions annoncent que ce chiffre va continuer de grossir.
Recrutements stoppés stages annulés, CDD non renouvelés, insertion des jeunes diplômés dans la vie active rendue difficile, étudiant.e.s précarisé.e.s par l’impossibilité de trouver de petits jobs, etc. : si rien n’est fait, l’avenir n’est pas rose pour les 18-25 ans.
L’emploi des jeunes devrait être la priorité du gouvernement ; nous n’avons hélas rien entendu de tel jusqu’ici. Leur accompagnement social devrait faire consensus ; pourtant le gouvernement refuse d’ouvrir le RSA aux moins de 25 ans.
Dans toute crise économique, les jeunes sont une variable d’ajustement. Il est de notre devoir collectif d’éviter cela dans la crise du Covid-19, il y a urgence à agir !
Juin 2020
Alfortville, terre de résistance
La crise sanitaire que nous traversons aura de graves conséquences sociales. Le chômage explose et la lucidité nous impose de voir que les mois à venir verront la précarité gagner du terrain.
Loin de fixer ses priorités sur cette évidence, l’obsession néolibérale du gouvernement prépare les esprits à « faire des efforts », novlangue pour « régressions sociales ». Les milliards coulent à flot en faveur de l’industrie automobile quand les salaires de nos soignants font l’objet d’un début
timide de négociations. Emmanuel Macron et son gouvernement font peu cas des citoyens, de leurs difficultés. Ils ne comprennent rien à la vraie vie.
Là est la différence avec une municipalité comme la nôtre : quand l’Etat est brutal, les villes doivent être le lieu de la solidarité et de la fraternité.
La nouvelle majorité, élue le 15 mars sur un programme mettant l’accent sur la réduction des inégalités notamment par un Revenu Minimum Garanti, est déjà au travail pour intensifier sa politique sociale en cette période exceptionnelle.
Alfortville se veut une terre de résistance aux politiques nationales injustes.