La dernière newsletter de Velib’, adressée à ses abonné.e.s, accable les grévistes de l’entreprise pour expliquer les immenses difficultés rencontrées par les usager.e.s. A l’incapacité technique manifeste d’assumer le service rendu, Smovengo/Velib y ajoute donc une politique sociale indigne et une parfaite malhonnêteté intellectuelle.
Quelle est la réalité ?
Depuis l’attribution, il y a quatre mois, du marché des vélos en libre-service parisiens à SMOVENGO, les retards de livraison s’accumulent, les bugs techniques se multiplient et le nombre d’usagers en colère ne fait que croître : comptes utilisateurs bloqués pendant des semaines, stations avec 95 % de vélos inutilisables, alimentation électrique des stations non réalisée, batteries déchargées, impossibilité de restituer les vélos qui conduit à des locations sans fin, etc. Le nombre de témoignages est ahurissant et fait à l’évidence douter de la capacité de cette entreprise à assumer le service auquel elle s’est engagée. En quelques mois, Smovengo a réussi le tour de force de faire passer le nombre d’abonnés Velib’ de 300.000 en 2017 à 150.000 cette année.
Mais non contente de ses insuffisances techniques et organisationnelles, la direction de l’entreprise SMOVENGO met en place une politique sociale indigne : les employé.e.s passé.e.s du précédent prestataire (JC Decaux) au nouveau ont par exemple vu la majoration de travail de nuit passer de 45% à 10%, le panier-repas de 12€ à 5,73€ par jour, la majoration du travail du dimanche et des jours fériés être supprimée.
Qui accepterait cela ? Pas les employé.e.s en tout cas qui ont entamé cette semaine une grève particulièrement compréhensible et qu’il convient de soutenir à plein !
Cela se passe en particulier à Alfortville où les grévistes bloquent l’entreprise. Il est temps que la direction entende les critiques des utilisateurs et les revendications légitimes des employé.e.s. L’incompétence et l’exploitation ont assez duré.