Lettre ouverte à Monsieur le Maire d’Alfortville.

Monsieur le Maire,

C’est avec une très grande surprise que notre mouvement découvre que la municipalité d’Alfortville s’apprête à voter le retour à la semaine de quatre jours dans les écoles de la ville. Prétextant l’urgence d’une date butoir et vous appuyant sur le choix de certains conseils d’école, vous avez décidé, brutalement et contre l’intérêt évident des enfants, de revenir à des rythmes scolaires décriés par tous les spécialistes du sujet. Le Mouvement de Benoît Hamon, que je représente localement, s‘oppose nettement à la décision que vous vous apprêtez à prendre. Nous rejoignons en cela les associations alfortvillaises qui vous demandent de reprendre la concertation.

Tous les chronobiologistes et spécialistes des sciences pédagogiques l’affirment : le principe de cinq matinées d’école permet aux enfants une moindre fatigue et une meilleure concentration pour acquérir les savoirs fondamentaux que nous leur devons. L’intérêt des adultes ne doit pas prendre le pas sur celui des enfants. Il est triste de devoir le rappeler ici à une majorité municipale qui a soutenu ces dernières années le gouvernement ayant mis en place le principe des cinq matinées. Dans une récente interview au Parisien, vous affirmez que « des parents mènent une bataille et souhaitent tout remettre à plat ». C’est tout l’inverse : c’est bien vous et votre majorité qui vous apprêtez à « remettre à plat » un système qui relève de l’évidence sous l’angle du bien-être des enfants.

Il n’y a d’autre explication à ce choix que celui du calcul financier. Quel autre argument avancer sinon les économies que la ville espère réaliser ? Mais l’intérêt de nos enfants vaut-il si peu au regard d’une gestion comptable ? Une chose est certaine : en plus d’être anti-pédagogique, votre décision va atteindre un peu plus encore le budget des familles les plus défavorisées de notre ville. Une demi-journée supplémentaire de centre de loisirs vous semble-t-elle si neutre que vous n’en teniez pas compte ? Votre promesse d’atténuer cette perte de pouvoir d’achat n’empêchera en rien qu’une charge supplémentaire pèsera sur les Alfortvillais les moins aisés. Et cela n’est pas acceptable.

Enfin, nous vous invitons à dépasser l’horizon de notre ville pour poser votre regard sur nos voisins de Maisons-Alfort : là aussi les conseils d’école avaient majoritairement choisi la semaine de quatre jours. Mais un référendum plus vaste a fait émerger un consensus opposé. Le maire –pourtant membre de LR ! – a respecté la démocratie et maintenu le rythme scolaire choisi par le plus grand nombre. Est-il possible que notre municipalité soit moins progressiste et moins démocrate que des villes voisines de droite ?

Pour toutes ces raisons, nous vous demandons, Monsieur le Maire, de sursoir à votre décision précipitée et contraire aux principes éducatifs qui devraient présider à votre politique et, a minima, de reprendre le fil du dialogue avec les associations de parents d’élèves d’Alfortville. Dans le cadre de cette discussion, nous restons nous-mêmes, le Mouvement Génération.s d’Alfortville, à votre disposition.