Moins de « Cerfas », plus de bienveillance !

[ Intervention au Conseil Municipal d’Alfortville – 30 septembre 2022 ]

Merci Monsieur le Maire,

Ce vœu concerne la lutte des travailleurs sans-papiers Chronopost, au sud de la ville.

Je voudrais commencer par quelques rappels :

Premier rappel, c’est que cette lutte dure depuis décembre dernier, c’est-à-dire de longs mois : près de 10 mois maintenant.

Rappeler qu’en août dernier il y a eu un courrier écrit par dix député.e.s et les deux Maires d’Alfortville et de Vitry, à Madame la Préfète.

Et rappeler aussi que début septembre, un rassemblement a été organisé sur le piquet de grève -rassemblement que vous avez organisé vous-même Monsieur le Maire- et qui a rassemblé beaucoup d’élu.e.s, même si, comme vous l’avez dit, peut-être manquait-on un petit peu de citoyens. Mais ces vœux visent aussi à faire connaître la lutte auprès des citoyens eux-mêmes.

Je voudrais juste revenir sur un point, parce que la communication de la Préfecture depuis quelques temps vise à dire en gros : « Nous ne traiterons que des dossiers individuels » et les syndicats ne donneraient pas ces dossiers individuels, et donc « on ne peut pas y répondre ».

Pour être très honnête et sauf son respect, c’est une façon  un petit peu habile de dire : « c’est pas moi, c’est les autres ». Mais il ne faut pas être dupe. Parce que quand on dit qu’on veut des dossiers individuels, on entend « qui rentrent dans ce qu’on appelle la « circulaire Valls » ». C’est avec des critères particuliers, avec des documents bien particulier à fournir, et il se trouve que, pour beaucoup de raisons, les Chronopost Alfortville ne peuvent pas fournir ces documents, ne serait-ce que parce que Derichebourg n’est plus le sous-traitant de la Poste, et donc ne fournira pas de « Cerfas », comme on dit, en tout cas les documents démontrant le travail. Et donc c’est impossible.

Dire qu’on ne traitera que les dossiers individuels, ça veut dire qu’on ne traitera rien du tout et c’est un petit peu dommage, comme qui dirait.

Donc il faut demander explicitement à la Préfecture -et c’est un petit peu l’objet- et au-delà à l’État évidemment, il faut demander à la préfecture de s’ouvrir à un petit peu plus d’humanisme et de considérer les dossiers tels qu’ils sont, c’est-à-dire ceux d’hommes qui ont travaillé dans des conditions assez horribles, sans jamais se plaindre et dans l’intérêt de notre pays.

Si j’osais je dirais « un petit peu moins de Cerfas, un petit peu plus de bienveillance »

En tout cas il faut que l’État et la Préfecture comprennent une chose : c’est que les travailleurs sur place ne lâcheront pas, les syndicats et le collectif ne lâcheront pas, les élus ne lâcheront pas, nous ne lâcherons pas. On peut pas rester dans ces conditions.

Les travailleurs en questions doivent être régularisés !

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