Ensemble. Maintenant.

Comme en 2017, La France Insoumise a aujourd’hui la responsabilité du rassemblement de la gauche. Elle n’a pas tendu la main hier, elle doit le faire aujourd’hui. Elle a le devoir de comprendre que si, du fait de son score à l’élection présidentielle, elle y est centrale, la gauche ne pourra l’emporter que rassemblée. Les autres partis ont eux la responsabilité d’accepter cette main et cesser de s’appesantir sur les virgules pour se créer une identité.

Quelques heures après le résultat du premier tour, je sais comme il est difficile de faire retomber les rancœurs. Et pourtant l’apaisement est impératif. Dans le cours de la campagne, certains candidats ont-ils tenté ces dernières semaines de sauver l’insauvable en tirant sur le candidat Mélenchon ? Oui et c’était une faute. Certains se sont-ils mutuellement envoyé leur passé à la figure ? Assurément. Certains, pour exister et à défaut d’un travail sérieux, ont-ils exagéré leurs différences avec leurs concurrents de gauche ? Bien sûr. Mais il n’est aucune blessure qui ne cicatrise pas. Et l’urgence nous commande de déposer les pistolets à billes.

Fallait-il l’union de la gauche pour accéder au second tour et tous ensemble espérer ? C’est l’évidence. Dieu sait que je l’ai martelé, Dieu sait surtout que nos électeurs nous l’ont crié ces dernières années. Il faut vraiment n’avoir pas parlé aux vrais gens au moment de l’élection européenne de 2019 pour n’avoir pas entendu cent fois, mille fois, des électeurs nous dire « vous nous désespérez avec votre brochette de listes de gauche ».

Le rassemblement ne s’est pas fait en 2019 ; non plus cette année. Mais il n’est plus l’heure du ressentiment. La responsabilité de la désunion est partagée et il n’importe plus de mesurer quel ego, quelle stratégie ou quel sondage ont nui à l’union. La question est de construire ensemble. Maintenant.

Ceux qui votent à gauche ne nous supportent plus divisés sur des détails quand il leur importe, à eux, les sujets fondamentaux. Ces derniers mois, quand Roussel insistait sur la viande, les électeurs attendaient qu’on leur parle des salaires. Quand ils étaient inquiets pour leur plein d’essence, Jadot leur parlait de chasse. Quand ils s’angoissaient pour la planète, Hidalgo faisait des procès en République à Mélenchon.

Au vrai, nous avons tous manqué ce rendez-vous. Les Français nous en veulent. J’espère qu’ils nous en veulent. Parce que, si le second tour ne changera rien à la vie de Fabien, Jean-Luc, Anne et Yannick, il sera le coup d’envoi de cinq ans très difficiles pour beaucoup. Il s’agit à présent de reconstruire un rassemblement, une alliance, une fédération, un archipel, peu importe la forme, mais en tout cas bâtir une gauche qui répondra aux conditions d’existence de ceux qui attendent que nous changions la vie.

Nous avons la responsabilité collective d’accepter que la gauche est diverse et qu’aucune de nos divergences n’empêche l’union. A condition de s’accorder sur les idées. Et donc de travailler.

Ensemble. Maintenant.

1 thought on “Ensemble. Maintenant.

  1. Je suis d’accord avec toi mais il va falloir respecter le vote des français, c’est la démocratie, et donc accepter que 90% de l’orientation politique soit issu de l’avenir en commun car l’union c’est d’abord respecter les votes démocratiques. À défaut on assemblera des choux et des carottes et la division ne pourra que régnera.

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