Intervention lors de la manifestation des travailleurs sans-papiers Chronopost d’Alfortville devant la Préfecture du Val-de-Marne, le 20 juin 2022.

Mes amis,

J’ai l’impression qu’on vient régulièrement sur les mêmes lieux pour dire les mêmes choses. Et qu’il se passe les mêmes choses, c’est-à-dire pas grand-chose, surtout de l’autre côté de ce mur [la préfecture du Val-de-Marne].

D’abord je voudrais souligner votre détermination -pour ne pas dire votre courage : cela fait des mois et des mois que cela dure et vous ne lâchez pas, c’est assez incroyable et cela devrait être un exemple pour beaucoup de gens dans ce pays. Et puis les exemples qu’on vient de voir -avec Bouna et les autres- montrent que la lutte paie et peut gagner. Je suis persuadé que vous y arriverez.

En même temps, on revient ici, on revoit les mêmes pancartes, on rajoute « RSI », on rajoute des choses, mais ce sont toujours les mêmes histoires que tout le monde connait, que les médias ont expliquées. Tout le monde connait le système de sous-traitances en cascade. Tout le monde le connait, y compris de l’autre côté de ce mur [la préfecture du Val-de-Marne], mais on fait comme si cela n’existait pas. Et on fait comme si vous pouviez continuer à travailler sans avoir de droits ; en continuant à travailler pour la France en ayant peur de croiser un policier dans la rue. Et cela ce n’est plus possible.

Le précédent préfet avait œuvré, avait fait des choses. Moi j’appelle Madame la Préfète, au moins, à vous recevoir sérieusement ; et évidemment à aller plus loin et vous donner des papiers.

Au-delà de la Préfecture -si jamais vous n’êtes pas reçus-, moi j’en appelle aux élus locaux : pour être très honnête, il y avait plus de soutien politique il y a trois ans [lors du premier piquet de grève sur le site Chronopost d’Alfortville] qu’aujourd’hui. Il y a peut-être un effet d’habitude, mais on ne doit pas s’habituer, on doit continuer. Donc j’en appelle clairement aux élus locaux -que ce soit sur la lutte d’Alfortville ou les autres- à plus se mobiliser.

Et pour parler d’un passé très récent, qui est celui d’hier, j’aimerais que les députés qui ont été élus ou réélus -au moins ceux qui sont de sensibilité proche de nous- fassent les choses bien et viennent vous soutenir explicitement, demandent des audiences à la Préfecture, à la Direction du travail, etc.

Un peu plus de mobilisation autour de vous et vous allez gagner !

Merci à tous !