Aujourd’hui 1er août, le service AutoLib est définitivement fermé. À Alfortville, neuf emplacements sont donc abandonnés. La municipalité vient d’annoncer son souhait de consulter la population, courant septembre, sur le devenir des anciennes stations AutoLib. Cette volonté de transparence et de choix collectif est à saluer. Espérons qu’au-delà de la consultation elle-même, un débat large et éclairé pourra se tenir : en démocratie, un choix ne vaut guère sans débat préalable.
Quelques éléments de réflexion :
Dans notre ville, les voitures partagées sont arrivées en 2013. Depuis cinq ans, la circulation et le stationnement automobiles se sont-ils améliorés ? La réponse est non : nos concitoyen.ne.s le constatent quotidiennement et s’en plaignent. Si celles et ceux qui utilisaient AutoLib peuvent regretter, à titre individuel, la fin du service, on se doit de regarder la réalité en face : à l’échelle plus large de la commune –et de l’agglomération dans son ensemble–, la voiture partagée ne permet en aucun cas une diminution de la place de la voiture dans la ville. Au contraire : les études ont montré qu’AutoLib prenait des « parts de marché »… aux transports en commun ! Bilan écologique nul donc, pour ne pas dire négatif : la voiture électrique n’est pas respectueuse de la planète. Pour une diminution des émissions de CO2, certes, il nous faut gérer des batteries polluantes à la construction, l’utilisation d’une électricité qui, dans notre pays, est à 75% nucléaire, etc.
Alors dans ces conditions, faut-il qu’Alfortville se lance à nouveau dans un service de voitures partagées, quand bien même les nouveaux prestataires seraient pérennes et plus performants que Bolloré ? A l’évidence, la réponse est non. Chaque station a coûté 60.000 € aux communes et le retrait de Bolloré risque de nous obliger à payer une somme importante pour éponger la dette. Il faut arrêter les frais et ne pas recommencer deux fois la même erreur.
Que faire des emplacements ?
Faut-il que les emplacements libérés soient dédiés aux voitures électriques des particuliers ainsi que l’a annoncé Anne Hidalgo pour Paris ? Comme exposé plus haut, le développement de la voiture électrique n’est en aucun cas un modèle écologique à suivre. Ajoutons que le nombre de voitures électriques particulières à Alfortville ne doit pas être très élevé ; des emplacements publics réservés seraient probablement très peu utilisés.
Faut-il banaliser ces emplacements et créer ainsi de nouvelles places de stationnement standards ? Osons croire que la municipalité ne l’envisage pas et que la diminution de la place de la voiture dans notre ville est bien l’objectif qui prévaudra.
Le vélo maintenant !
Notre ville a besoin que soient développés les modes de circulation douce. La libération des stations AutoLib est l’occasion unique d’offrir aux usagers de vélos des parkings à des points stratégiques (gares, etc.)
Dans le débat à venir, nous proposerons que les anciennes stations AutoLib’ soient dédiées au vélo.
Et au-delà, il sera important à l’avenir qu’un vrai plan vélo soit mis en place à Alfortville : aujourd’hui, rares sont les pistes/bandes cyclables, rares sont les signalisations qui leurs sont consacrées. La planète brûle, il est temps que notre commune prenne sa part à l’impératif du changement. Alfortville est engorgée par ses voitures, il est temps d’y changer la logique de développement.
Santé des habitant.e.s, souplesse, simplicité, désengorgement de la circulation, du stationnement : le vélo doit prendre sa place à Alfortville.
La question de l’avenir des emplacements AutoLib est bien celle d’un modèle urbain : voulons-nous penser notre ville autrement ou reproduire un fonctionnement qui a prouvé son inefficacité et son empreinte écologique négative ? Voulons-nous oui ou non rendre notre commune plus douce, plus humaine, plus écologique, plus respectueuse de ses habitant.e.s ?
Ayons le courage de changer notre ville. Vraiment. Le vélo maintenant !