D’après un sondage récent, 75% des Francilien.ne.s sont favorables à une Zone à Faibles Émissions (ZFE) à l’intérieur de l’A86.
Qu’est-ce que la ZFE ? Au 1er juillet prochain, les véhicules équipés d’une vignette Crit’Air 5 n’auront plus le droit de circuler à l’intérieur du périmètre délimité par l’A86. Progressivement jusqu’en 2030, les vignettes 4, puis 3 et 2 seront bannies de cet espace, jusqu’à éradication des moteurs thermiques.
À ce jour, 43 communes de la petite couronne sur 79 ont prévu d’appliquer la mesure cette année.
Ce n’est pas le cas d’Alfortville, qui, selon 94 Citoyens, soutient l’idée sur le principe mais attend « de meilleures garanties financières de conversion avant d’enclencher le processus ».
S’il faut se réjouir qu’au sein du Grand Paris l’idée ait fait son chemin et ne soit plus remise en cause sur le fond, il n’en reste pas moins que son application concrète se heurte à des oppositions de forme. Dans le Val-de-Marne, les maires récalcitrant.e.s, disent vouloir attendre que les nouvelles lignes de métro soient opérationnelles, que des lignes de bus soient réorganisées, que l’État améliore le système de prime à la conversion des voitures, etc. En clair, il y a toujours une bonne raison pour déclamer l’écologie mais décliner sa mise en œuvre.
Pourtant, les 6.600 morts prématurées par an en Île-de-France doivent nous interdire collectivement toute tergiversation politique. La planète nous oblige, nous devons agir.
Agir, mais sans nier les difficultés : la principale tient au fait que les foyers les plus modestes ne peuvent être assignés à résidence par l’interdiction de circuler de leur véhicule sur le territoire. C’est pourquoi nous devons les aider, massivement et sans barguigner, sans reporter la responsabilité sur d’autres échelons territoriaux ou conditionner l’action à d’hypothétiques décisions gouvernementales.
À Alfortville par exemple, nous parlons d’environ 200 véhicules de particuliers. Nous devons trouver le moyen d’aider les plus modestes d’entre eux à remplacer leur voiture.
Aussi je demande qu’à la prime de l’État, la Métropole, la Région, chaque département et les communes elles-mêmes ajoutent leur propre aide pour favoriser la conversion des véhicules polluants pour les foyers les plus modestes. Ces aides peuvent être un versement direct de prime, un prêt à taux zéro garanti par les collectivités et doivent sans délai être décidées à chaque échelon. Au stade de pollution auquel notre métropole est arrivée, il n’est plus acceptable de se contenter d’une dénonciation de l’inaction de l’État. Chaque échelon territorial doit se sentir responsable de la santé de ses habitant.e.s.
Et au-delà de la stricte question des véhicules polluants, le soutien au covoiturage doit être accéléré, un plan vélo ambitieux doit être engagé dans les communes de la petite couronne.
Alfortville doit s’inscrire résolument dans cette démarche : il en va de notre bien-vivre, mais plus encore, de nos vies tout simplement.