L’affaire « Alexandre Benalla », puisqu’il faut l’appeler ainsi, pose un certain d’interrogations. Malgré les tentatives maladroites du gouvernement et de la LREM de réduire cette histoire à un simple mauvais comportement individuel, il n’en est rien et des réponses sérieuses doivent être apportées par le Président de la République, le Premier Ministre, et le Ministre de l’Intérieur. En particulier :

– A quel titre ce monsieur était-il sur les lieux ? La version gouvernementale évolue : à l’heure où j’écris ces lignes, il aurait été « observateur à titre personnel ». Cette réponse n’est pas acceptable. Si des observateurs sont régulièrement présents aux côtés des forces de l’ordre lors de manifestations, ils ne peuvent évidemment pas l’être à titre personnel.

– Un observateur n’est jamais équipé d’un casque et d’un brassard de police. Qui les lui a remis ? Pourquoi ?

– Comment et pourquoi se contenter de suspendre deux semaines un individu pour des faits aussi graves ? Un membre des forces de l’ordre, dans la même situation, aurait été suspendu –et c’est normal– jusqu’à la fin de l’enquête.

– Pourquoi, alors que les faits étaient connus de son employeur, n’y a-t-il pas eu de signalement à la justice, comme l’impose la loi ? Rien ne dit qu’il s’agit là d’une dissimulation volontaire, mais faute de réponses précises, cela y ressemble.

Non, cette affaire n’a rien d’un simple mauvais comportement individuel. Les questions qu’elle soulève dans la gestion de l’État sont sérieuses et ne peuvent être balayées et réduites à une volonté polémique des oppositions.

Une enquête parlementaire débute. Souhaitons qu’elle puisse travailler au fond des choses et apporter de vraies réponses.