[ Intervention du groupe Génération.s au Conseil Municipal d’Alfortville, Débat d’Orientation Budgétaire – 22 février 2022 ]
Monsieur le Maire. Mes chers collègues,
J’ouvre effectivement le bal des interventions dans ce débat d’orientation budgétaire, au nom du groupe Génération·s. J’y associe évidemment notre excellente collègue, Armelle ROLLAND, qui ne peut pas être là ce soir pour des raisons professionnelles.
Monsieur le Maire, vous et moi avons le même âge (à peu de chose près… vous me pardonnerez cette petite coquetterie). Quand nous sommes nés, l’endettement en France était à peu près à 20 % du PIB. Déjà à l’époque, les tenants du libéralisme et de la rigueur criaient au loup et expliquaient que la France ne pouvait pas continuer sur cette voie. C’était il y a quelques temps. Depuis, on a eu 30, 40, 50, 60 % d’endettement, pour atteindre maintenant des niveaux records.
Évidemment, pendant tout ce temps, les mêmes tenants du libéralisme, les ancêtres de Macron, Pécresse et Zemmour, qui tiennent la même ligne idéologique sur ce point, nous ont expliqué que ce n’était pas tenable. Entre-temps, il s’est passé des dizaines d’années, des générations entières sont nées et ont très bien vécu avec cette dette. Au passage, je ferai observer que les mêmes qui fustigent le déficit et la dette, louent le Japon et son service public, avec 250 % de dette. Et je n’imagine pas qu’ils veuillent vivre en Afghanistan ou en République Démocratique du Congo, où la dette est à 10 %. Je veux dire par là que la dette est un argument politique.
Pourquoi est-ce que je parle de cela dans un débat local ? C’est pour dire que le budget d’une ville est contraint, non seulement par les finances de la ville mais aussi par les choix politiques gouvernementaux qui peuvent être faits. L’obsession de la dette qu’a Emmanuel Macron, comme les Gouvernements précédents, impose aux villes des choix, y compris à Alfortville.
Pourtant, quand nous sommes nés, Monsieur le Maire, la part de l’endettement des collectivités était de 30 % dans l’endettement global du pays. Aujourd’hui, elle est de 10 %. Malgré cela, on demande toujours plus de réduction des déficits, et donc de dette, aux villes.
Encore une fois, cela contraint gravement les choses. Monsieur le Premier Adjoint a parlé des contrats de Cahors, qu’on a vu resurgir. Heureusement, ils ont été mis sous le boisseau, « grâce » –si j’ose dire– à la crise sanitaire. Mais on voit l’état d’esprit.
Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour les Alfortvillais, de s’appesantir autant sur le déficit et d’en faire tant de cas ? Cela veut dire concrètement qu’il y a moins d’investissements, moins de services publics, donc moins d’équipements en commun.
Dans ce contexte, comment essaye-t-on de naviguer, à la ville d’Alfortville ? À vrai dire, fort bien, au sens où notre dette est en baisse constante depuis plusieurs années. Tout le monde a compris l’esprit de la trajectoire : il s’agit de nous laisser des marges de manœuvre pour les années qui suivront, justement pour l’investissement. J’imagine qu’on en reparlera dans les débats d’orientation budgétaire des années prochaines.
Je me réjouis, en tout cas, des orientations prises par notre majorité depuis 2 ans : elles allient la rigueur budgétaire –j’en profite pour saluer le travail de nos collègues élus, Julien Boudin et Emmanuel Sérot, ainsi que de la Direction financière – et des dépenses bien ciblées au service de tous.
Ce qui sera présenté le mois prochain, c’est le budget d’une ville qui a la volonté d’être attractive, sans laisser qui que ce soit de côté. En ce sens, je me réjouis que le budget du CCAS augmente cette année de 4,5 %, après déjà une augmentation l’année dernière et certaines augmentations les années précédentes. Je m’en réjouis d’autant plus que la nouvelle majorité du Conseil départemental expose clairement une politique sociale « amoindrie », par rapport à ce qui se faisait précédemment. Si notre ville ne peut évidemment pas tout compenser, elle en compense malgré tout une partie pour les plus précaires d’entre nous.
Je me réjouis aussi que les projets de rénovation urbaine dans le sud prennent forme dans ce mandat. Ils voient déjà le jour et ils le verront encore plus. Faire du social, ce n’est pas faire du laid à la va-vite. Au contraire, c’est penser les quartiers. C’était l’objet de notre programme municipal. Le hashtag #alfortvillesefaitbelle doit être pour tout le monde. Il implique aussi plus de mixité sociale.
Je me réjouis évidemment du plan « école 2030 », notamment pour les écoles du sud, Lacore-Moreau, Montaigne-Franceschi et Louise-Michel.
Il faut aussi se réjouir du maintien de l’enveloppe de subventions aux associations, qui sont au cœur de notre ville. Le maintien de cette enveloppe à un niveau aussi élevé est une bonne nouvelle.
En clair et en conclusion, mes chers collègues, notre majorité porte une politique qui rend la ville à la fois attractive et soucieuse de tous. Elle nous met sur une trajectoire financière très claire pour les prochaines années, c’est-à-dire rendre les finances aussi saines que possible aujourd’hui pour dégager demain les marges nécessaires aux investissements d’avenir.